La vérité subsiste éternellement et triomphe enfin de ses ennemis
« Les injures que vous me dites n’éclairciront pas nos différents, et
les menaces que vous me faites en tant de façons ne m’empêcheront pas
de me défendre. Vous croyez avoir la force et l’impunité, mais je crois
avoir la vérité et l’innocence. C’est une étrange et longue guerre que
celle où la violence essaye d’opprimer la vérité. Tous les efforts de la
violence ne peuvent affaiblir la vérité, et ne servent qu’à la relever
davantage. Toutes les lumières de la vérité ne peuvent rien pour arrêter
la violence, et ne font que l’irriter encore plus. Quand la force
combat la force, la plus puissante détruit la moindre : quand on oppose
les discours aux discours, ceux qui sont véritables et convaincants,
confondent et dissipent ceux qui n’ont que la vanité et le mensonge :
mais la violence et la vérité ne peuvent rien l’une sur l’autre. Qu’on
ne prétende pas de là néanmoins que les choses soient égales : car il y a
cette extrême différence que la violence n’a qu’un cours borné par
l’ordre de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de la vérité
qu’elle attaque, au lieu que la vérité subsiste éternellement et
triomphe enfin de ses ennemis, parce qu’elle est éternelle et puissante
comme Dieu même. »
PASCAL, Provinciales, Douzième lettre, 9 septembre 1656.
PASCAL, Provinciales, Douzième lettre, 9 septembre 1656.
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