Manuel Tartuffe Valls
Aussi
ne vois-je rien qui soit plus odieux
Que
le dehors plâtré d'un zèle spécieux,
Que
ces francs
charlatans,
que ces dévots
de place,
De
qui la sacrilège et trompeuse grimace
Abuse
impunément et se joue à leur gré
De
ce qu'ont les mortels de plus saint et sacré,
Ces
gens qui, par une âme
à l'intérêt soumise,
Font
de dévotion métier et marchandise,
Et
veulent acheter crédit et dignités
À
prix de faux clins d'yeux et d'élans
affectés,
Ces
gens, dis-je, qu'on voit d'une ardeur non commune
Par
le chemin du Ciel courir à leur fortune,
Qui,
brûlants et priants, demandent chaque jour,
Qui
savent ajuster leur zèle avec leurs vices,
Sont
prompts, vindicatifs,
sans
foi,
pleins
d'artifices,
De
l'intérêt du Ciel leur fier
ressentiment,
D'autant
plus dangereux dans leur âpre
colère,
Qu'ils
prennent contre nous des armes qu'on révère,
Et
que leur passion, dont on leur sait bon gré,
Veut
nous assassiner avec un fer sacré.
Molière,
Tartuffe, acte I scène 5
Libellés : LDJ, Manuel Valls, Pussy Riots, Tartuffe
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