mercredi, septembre 24, 2008

l'œil vu le veut


Bordés de plis, trois orifices naturels habituellement exposés aux regards s'offrent comme le reflet du sexe toujours voilé.
Les paupières environnent l'œil, découvrant une ouverture ovale et humide. Elles s'ornent de cils qui se recourbent à la façon de la pilosité qui souligne l'échancrure verticale du bas-ventre. L'analogie frappante n'a que peu inspiré peintres et littérateurs, mais depuis longtemps les femmes savent déguiser leur œil en sexe. Ne pouvant pas directement proposer leurs poils vulvaires en société, elles surchargent leurs cils de fard et de postiches, renforcent l'humide éclat de la cornée, quitte à émonder leurs sourcils, à la sévère ordonnance jugée par trop masculine. Le regard humide et velu des vamps ne prête à aucune équivoque : c'est l'œil piège sexuel.

Gérard Zwang
Le sexe de la femme
Éditions La Musardine, Paris, 1997.

Boire


Je n'ai pas un instant songé à dissimuler ce côté peut-être contestable de ma personnalité, et il a été hors de doute pour tous ceux qui m'ont rencontré plus d'une ou deux fois. Je peux même noter qu'il m'a suffit en chaque occasion d'assez peu de jours pour être grandement estimé, à Venise comme à Cadix, et à Hambourg comme à Lisbonne, par les gens que j'ai connus rien qu'en fréquentant certains cafés.

Guy Debord
Panégyrique
Tome premier
Éditions Gérard Lebovici, 1989

lundi, septembre 15, 2008

Venezia

Le ferry SOPHOCLES V (il s'appelait avant HERMES... pavillon grec, pour Anek Lines, 192 mètres de longueur, près de 30 000 tonnes) qui navigue entre la Grèce et l'Italie... m'empêche bientôt d'observer la Chiesa del Redentore (l'Église du Redempteur) en face, au sud, sur l'île de la Giudecca...


En regardant vers l'Ouest...


Approche par le sud-est... après un long détour par les îles (San Michele, Murano, Burano, Torcello... Lido).


Rapprochement, la vue plongeant sur toute cette densité gracieuse et fourmillante.

jeudi, septembre 11, 2008

Omar Khayyam...


" […] le quartier où Omar Khayyam aime à venir méditer la glaise et la vanité des choses. Il observe la poussière qui lévite entre les mains du tourneur. Il voit dans l'anse d'une carafe le bras d'une amoureuse. Son pessimisme possède cet œil singulier qui regarde chaque chose, chaque idée, chaque illusion, chaque homme avec ses choses, ses idées et ses illusions, filer tout droit vers la mort. "

" Jeunes, nous avons quelque temps fréquenté un maître,
Quelque temps nous fûmes heureux de nos progrès;
Vois le fond de tout cela : que nous arriva-t-il?
Nous étions venus comme de l'eau, nous sommes partis comme le vent "
OMAR KHAYYAM (1048-1122)

" Elle s'asseyait sur sa bouche pour le faire taire. Elle hurlait : "Khayyam ! Quand comprendras-tu que la morale est absente des rêves ?"

" Toute vie est un processus de démolition. C'est une chose entendue. Peut-être y a-t-il quelque folie, quelque grandeur à vouloir éprouver les vérités abstraites au point de transformer ce processus en une entreprise rationnelle, cohérente et concertée. Mais enfin, la pensée qui forme aisément cette idée que le ciel et l'enfer sont en nous, ne serait à peu près rien si elle ne compromettait pas le corps. En toute matière, Omar Khayyam s'est montré un ennemi résolu du dilletantisme. Est-ce cela vraiment qu'on appelle autodestruction? "


LE CURE-DENT
JEAN-YVES LACROIX
Allia, 2008.

  • Les quatrains d'Omar Khayyam

  • Mathématicien, astronome, poète, libre penseur

  • Le temps s'échappe à tire-d'aile? Sois sans peur


  • A lire : " Omar Khayyâm, L’amour, le désir et le vin ", calligraphies de Lassaâd Métoui, coll. "Calligraphie", Editions Alternatives, juin 2008.