lundi, mars 29, 2010

Lisbonne, mai 2008

Rua da Palmeira, Lisboa.

lundi, mars 22, 2010

Les femmes libres et l'opinion publique...


“ Il y a des épines partout, mais les roses se trouvent au-dessus d'elles dans la carrière du vice; il n'y a que dans les sentiers bourbeux de la vertu que la nature n'en fait jamais naître. Le seul écueil à redouter dans la première de ces routes, c'est l'opinion des hommes; mais quelle est la fille d'esprit qui, avec un peu de réflexion, ne se rendra pas supérieure à cette méprisable opinion? Les plaisirs reçus par l'estime, Eugénie, ne sont que des plaisirs moraux, uniquement convenables à certaines têtes; ceux de la fouterie plaisent à tous, et ces attraits séducteurs dédommagent bientôt de ce mépris illusoire auquel il est difficile d'échapper en bravant l'opinion publique, mais dont plusieurs femmes sensées se sont moquées au point de s'en composer un plaisir de plus. Fouts, Eugénie, fous donc, mon cher ange; ton corps est à toi, à toi, seule; il n'y a que toi seule au monde qui aies le droit d'en jouir et d'en faire jouir qui bon te semble.
Profite du plus heureux temps de ta vie: elles ne sont que trop courtes, ces heureuses années de nos plaisirs! Si nous sommes assez heureuses pour en avoir joui, de délicieux souvenirs nous consolent et nous amusent encore dans notre vieillesse. ”

D. A. F. de Sade

La Philosophie dans le boudoir,

ou Les Instituteurs immoraux, 1795

mardi, mars 02, 2010

Femmes vues


RER. Une jeune femme.
Je ressens déjà le calme qu'elle dégage sur le quai. Nous entrons ensemble dans le wagon. Elle, assise en face. Les arcs de ses yeux plongés vers le livre posé sur ses genoux. Deux stations à la regarder elle, en train de lire, sa grâce et son calme, et le sac plastique transparent qui contient un bon tas de belles pommes.

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Métro. Une jeune fille brune, longues boucles.
Grand gilet en laine gris froid sur un haut gris chaud avec un profond décolleté sur une poitrine menue dont on devine très bien les mamelons.
Ballerines couleur argent tellement usées que ça ressemble désormais à de la nacre, avec de grosses boucles en cuir.
Regard pensif comme en train de résoudre un problème. Ou en train de penser à lui.

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Métro. Jeune femme au bonnet en laine rose, écharpe angora rose, sac couleur kaki à étoiles roses sur lequel repose le livre qu'elle lit, les yeux cernés : Le roi des Aulnes de Michel Tournier.

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Métro. Une femme entre deux âges. Rien de plus érotique que ce visage. Puissance d'être ainsi une femme.

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Métro. Jeune femme. Assurance grecque du visage et douceur, regard évaporé. Veste en velours bleu sombre. Sous-pull col roulé marron sombre. Deux nattes, très beau bandeau de soie aux entrelacs dorés et grands ovales couleur turquoise. Jeans. Chaussures en cuir bleu sombre.
Assurance de son regard concentré. Doute et fermeté.

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Lundi 14 décembre 2009 21:31
Elle a sautillé pour sortir, quand les portes du métro se sont ouvertes.