vendredi, mars 30, 2007

"Si je crois que la liberté de mes partenaires entraîne ma frustration, alors ma seule liberté est de profiter de la leur. C'est la folie à deux de la fidélité.
Si je crois que la liberté de mes partenaires entraîne ma propre liberté, alors l'idée de ce qui est permis et de ce qui ne l'est pas disparaît. C'est la folie à deux de l'infidélité."
Adam Phillips, Monogamie. Bayard Editions, 1997.

mercredi, mars 07, 2007

" Ce n'est pas la colère qui compte, mais de se mettre en colère pour les bonnes raisons. Je lui ai dit : Vois les choses sous l'angle de Darwin. La colère sert à rendre efficace. C'est sa fonction de survie. C'est pour ça qu'elle t'es donnée. Si elle te rend inefficace, laisse-la tomber comme une pomme de terre brûlante. "

"... à quel point les rapports domestiques peuvent être explosifs, destructeurs pour ceux qui les vivent. Ces chamailleries qui te vident de ton énergie, cette désespérance quotidienne. Ces négociations pied à pied. (...). Tout le monde est insatisfait, mais, en général, on reste. (...). Le plus difficile, dans la vie, c'est de couper le cordon. Les gens sont prêts à s'adapter de dix mille manières à la conduite la plus pathologique. "

" J'étais loin de me douter à quel point j'étais moi-même docile, inhibé, soucieux de plaire jusqu'au jour où je vis Sylphid, soucieuse de déplaire; je ne me doutais pas de quelle liberté on jouit une fois qu'on affranchit son égoïsme de la peur des représailles sociales. "

" Parce que tout ce qui vit est en mouvement. Parce que la pureté est une pétrification. Parce que la pureté est un mensonge. "

" Personne ne trouve sa vie. C'est ça la vie. "


Philip Roth, J'ai épousé un communiste, gallimard 2001.

lundi, mars 05, 2007

Le nœud de l'image ou l'équivoque du regard...



" Se laisser percer à jour — voilà qui est loin d'être toujours de l'indifférence ou un manque de prudence. C'est souvent une attitude élégante et peut-être même la manière la plus raffinée d'induire les gens en erreur. "

Arthur Schnitzler, Relations et Solitudes — Aphorismes
Petite Bibliothèque Rivages, 1988.

jeudi, mars 01, 2007

Relations et Solitudes



" Il y a plusieurs sortes de solitudes, plus pures, plus douloureuses, plus profondes que celles que l'on a coutume de qualifier ainsi. Ne t'est-il encore jamais arrivé, au milieu d'une nombreuse société, d'avoir l'impression, juste après t'être encore senti très bien et très à l'aise, que toutes les personnes présentes étaient des fantômes et que tu étais le seul personnage vraiment réel parmi eux ? Ou n'as-tu jamais pris conscience, en plein milieu d'une conversation très stimulante avec un ami, que toutes vos paroles étaient absurdes et qu'il n'y avait aucun espoir de vous comprendre jamais ? Ou bien encore, alors que tu goûtais la félicité dans les bras de ta bien-aimée, n'as-tu jamais brusquement ressenti de façon indéfectible que son front abritait des pensées dont tu ne soupçonnais rien ? Il y a dans tout cela une solitude bien pire que l'état que nous avons coutume d'appeler ainsi: lorsque nous sommes seuls avec nous-mêmes. Car, comparé à toutes ces autres véritables solitudes marquées par l'angoisse, le danger et le désespoir, cet état est si béatement innocent que nous devrions plutôt considérer ce tête-à-tête avec nous-même comme la forme de compagnie la plus douce et la plus commode qui soit. "

Arthur Schnitzler, Relations et Solitudes — Aphorismes
Petite Bibliothèque Rivages, 1988.