lundi, octobre 30, 2006

Réunions

... à Saint-Pierre

... au Tampon

... à Saint-Leu

samedi, octobre 14, 2006

en lisant

" Ta voix gargouillait mollement, comme une source tiède; et dans tes paroles (de même bien-sûr que dans tes pensées) se trouvaient réunies toute la spontanéité profonde, le pétillement frais et léger, la chaleur, la vapeur de la source. Quoi de plus beau qu'une source d'eau tiède? Le feu de la terre se transforme en douce chaleur bienfaisante, et l'eau n'en reste pas moins cristalline, étincelante, virginalement fraîche. "
Miklós Szentkuthy
Vers l'unique métaphore
Ed. José Corti, 1991

" Quelle superbe trouvaille stylisatrice de la nature que de placer là le téton, petite tâche à mi-chemin entre le fruit du cornouiller et la teigne, entre la rosa rosacea et une éclaboussure de café, point central placé où il n'y a pas de centre, faute de courbe ou de cercle : il faudrait, pour produire pareille sensation, représenter en physique un point de gravité tombant à l'extérieur de l'objet... "
Miklós Szentkuthy
En lisant Augustin
Ed. José Corti, 1996

Femme

" Quand elle pose les bras sur la table, c'est comme de l'eau répandue d'un vase renversé, ou les dés jaillissant du gobelet agité par les joueurs : tout coule, inonde, son corps devient immédiatement milieu, intérieur, tente (...). Pour elle l'amour n'est pas un combat, ni un développement psychologique, mais un état. Quand la fille séduit, elle évoque d'abord le mauvais esprit du temps, ensuite c'est seulement le brut désir-de-séduire qui la travaille. En fait, la femme ne séduit jamais, elle demande simplement : “ Veux-tu de l'amour? ” Soit l'homme veut, soit il ne le veut pas. s'il le veut, (...) il entre avec la femme dans le domaine banal de l'humanité banale, dans l'amour. Question de la fille : “ Veux-tu de moi ? ” Question de la femme : “ Veux-tu l'amour, si cela te convient, avec moi ? (...) Chez la fille, on peut toujours ressentir le nouveau, l'anarchique, le frétillant et l'individuel et chez la femme, l'éternité, l'activité douce et silencieuse de la vie, les traditions cosmiques. "

Miklós Szentkuthy
Le calendrier de l'humilité (1935-1936)
Ed. José Corti, 1998

vendredi, octobre 13, 2006

Romy


Romy Schneider et Michel Piccoli dans "Max et les ferrailleurs" de Claude Sautet (1971).
Je viens de voir le film hier soir. Romy y joue un rôle de prostituée. Lily. Séduction brutale et sauvage. Fardée, blushée. Ciré noir brillant et intonations vulgaires. Toutes les scènes avec elle me sidèrent.
Pendant le tournage du film, l'exigence de Romy avec elle-même, ainsi qu'avec Sautet, Piccoli et l'ensemble de l'équipe, devient obsessionnelle, quasi-maniaque. Jamais satisfaite. Elle s'emporte, s'interrompt, boit et revient, imposant qu'on recommence la scène une fois encore. "Elle est parfaite", répète pourtant Sautet lorsque la prise s'achève. Romy s'en prend à lui avec fureur... Une seconde d'absence du metteur en scène et elle s'enflamme : "Mais tu ne m'as pas regardée. Qu'est-ce que tu foutais?" lui crache-t-elle au visage. C'est Lily qui a parlé. L'inattention de son metteur en scène ou celle des techniciens et elle explose. On ne doit voir qu'elle, ne veiller que sur elle.

Narcissique, égocentrique? Non. Un manque terrible de confiance en soi. Une impuissance à exister seule? Peut-être. Être privée du regard de l'autre, pour Romy, c'est déjà être morte. Elle cherche le reflet de son visage dans les yeux des autres. De l'affection, un sourire, une main au creux de la sienne. Pour lui donner la force de marcher. Ne pas laisser le vide s'installer, ne pas se relâcher, sinon c'est le vertige...
D'ailleurs, cette photo, là, en haut, c'est le moment où Max (Michel Piccoli) fait mine de l'ignorer. Elle le scrute, n'en peut plus...
Précisément à ce moment-là :
Elle : " Qu'est-ce que je fais là? "
Lui : " Je m'ennuie quand je suis tout seul. "
et quelques secondes après :
Elle : " Je n'ai encore jamais vu un homme comme toi! "
Lui : " Parce que tu n'as pas fait attention. "
... puis, dans les plans suivants, elle s'emporte contre lui, part, claque la porte en disant qu'elle ne reviendra plus... Mais elle reviendra. Quelque chose s'est installé entre eux...

Après le film, Claude Sautet : "Romy, c'est à la fois une femme rayonnante et meurtrie et une comédienne qui savait déjà tout, mais qui n'avait jamais pu l'exprimer. Romy, c'est la vivacité même, une vivacité animale, avec des changements d'expression brutaux allant de l'agressivité la plus virile à la douceur la plus sensible. Romy, c'est une actrice qui dépasse le quotidien, qui prend une dimension solaire." et puis un jour : "Elle est la synthèse entre toutes les femmes".
Romy... ... Romy...

mercredi, octobre 11, 2006

Percée

lundi, octobre 09, 2006

Nuits

Samedi soir et toute la nuit, Nuit Blanche ordonnée par la Ville de Paris. Traversée de la ville à pieds, à vélo, et en métro... surtout à pied. Dubitatif devant toute cette débauche d'œuvres, seul plaisir émouvant : voir toutes ces personnes, tout ce monde dans les rues de Paris, visages, démarches, styles, expressions, visages et encore visages, toujours surprenants!
Et cette nuit, passage par le Pop In, rue Amelot, un bière que je bois sur le trottoir et puis m'en vais. Pas envie d'attendre les Blonde On Blonde. Les verrais plus tard dans la semaine. Et puis cette lune, et son halo lumineux moutonnant sur les nuages, exactement les mêmes que ceux que j'ai pris en photo en mars 2004.

samedi, octobre 07, 2006

L'anatomie du désir

Exposition HANS BELLMER à Londres, à la Whitechapel Art Gallery. Du 20 septembre au 19 novembre 2006. 11h00 - 18h00. C'est la même expo qui avait commencé à être présentée au Centre Pompidou, à Paris, en début d'année.
Artiste français d'origine allemande, Hans Bellmer a créé l'objet surréaliste par excellence, la Poupée (1934). Avec plus de 250 œuvres (sculptures-objets, photographies, peintures et surtout dessins), cette exposition est centrée sur le concept de l'« anatomie du désir » qui est au cœur de la singulière création de l'artiste. Une œuvre violente et subversive, à l'écriture digne des grands dessinateurs maniéristes.

Et voici ce que rapporte Le Monde du 05 octobre 2006 :
"Messieurs les autocenseurs, bonjour!
L'autocensure artistique a fait une nouvelle victime. La Whitechapel Art Gallery, l'un des principaux centres d'art londoniens, a écarté de l'exposition qu'elle consacre à l'artiste Hans Bellmer (1902- 1975) une dizaine de dessins. Cette mesure a été prise par la directrice de l'établissement au motif que certaines œuvres érotiques du peintre, figure majeure du surréalisme, pouvaient choquer la population muulmane de ce quartier populaire. Intervenant quelques jours après le retrait de l'opéra de Mozart Idoménée, à Berlin, elle illustre les craintes croissantes des programmateurs. Redoutant d'éventuelles réactions, ils n'hésitent pas à devancer les interventions des représentants religieux. [...]"

Suite de l'article
Le monde religieusement correct arrive. Une nouvelle ère où chacun devancera la susceptibilité confessionnelle de l'autre, en s'empêchant de penser pour éviter que l'autre, oh malheur!, puisse penser à son tour! La liberté d'expression, oui, mais pas de vagues! Une nouvelle ère, vous dis-je, où les gens sont les prêtres d'eux-mêmes, ayant un peu de mal avec les cent mille façons différentes de penser, mais beaucoup moins avec celle de ne pas penser.

Voici donc : une petite expo, au pied levé, sur le singulier et irréductible Hans Bellmer, ici, où certaines œuvres pourraient vous choquer; ça pourrait même être désagréablement sexuel. Vous êtes prévenus. Au fait, Dieu vient de m'appeler. Pour me dire qu'il regrette le geste de la directrice de La Whitechapel Art Gallery... Quand j'vous disais qu'il a le Saint Esprit large!...
  • Hans Bellmer_La poupée_1935-1949
  • Hans Bellmer_Catalogue New-York 1975
  • Hans Bellmer_Autoportrait_1971
  • Hans Bellmer_Sans titre_1940
  • Hans Bellmer_Doll 1934
  • Hans Bellmer_Les bas rayés 1974

  • Hans Bellmer_...
  • Hans Bellmer_...
  • Hans Bellmer_...
  • Hans Bellmer_...
  • Hans Bellmer à Sade

  • Anatomie du désir
  • vendredi, octobre 06, 2006

    Cœur

    Je regardais la télé. Zapping.
    Et tout à coup, au milieu des grimaces, des farces et attrapes, des apparitions et des disparitions, une émission consacrée à la cuisine. Et précisant sa recette, le chef dit :
    "... il faut prendre des grosses carottes, parce que le cœur est gros, et plus il est gros plus il est dur!"
    ...

    jeudi, octobre 05, 2006

    fleur



    "— Quelle fleur préfères-tu?
    — [...] "

    Louis Calaferte,
    La mécanique des femmes
    Gallimard 1992, folio n°2589, p.135

    Miss Pivoine :
    "— Mwa Pourquoi !!!!????? "

    mercredi, octobre 04, 2006

    La vie cachée des fleurs


    Je ne peux résister : il faut montrer ça!
    Face à tant de beauté, je me concentre et je tente de ne pas défaillir avant la fin de l'exposé. Voici, grossi 15 fois, la coupe du pistil (l'organe femelle... comme si on n'avait pas remarqué!...) d'un coquelicot. L'ovaire est divisé par des cloisons dont chacune porte un grand nombre de petites perles translucides, les ovules.
    Cette photo est tirée du gracieux petit livre "La vie cachée des fleurs"* qui, page après page, touche à la perfection absolue dans son genre. Que des photos de merveilles : boutons, calices, pétales, corolles, pistil (madame), étamines (monsieur), anthères, pollen, stigmates, papilles...
    * Flammarion, 1954. Photographies de R.-H. Noailles

    mardi, octobre 03, 2006

    autoritrato

    Ligne 6

    Ligne 6. Métro aérien. Brune mince.
    Les grosses veines saillantes de ses mains croisées sur son sac, posé sur ses genoux.
    À partir de là, les jambes s'écartent en tréteaux. Pieds rentrés vers l'intérieur.
    Sa tête contre la vitre. Yeux fermés.
    Calme et silence de cette fatigue.

    dimanche, octobre 01, 2006

    Hollywood On The Lips